Fort d’une technique impeccable et passionné par l’histoire, l’aventure et le voyage, Jean-Denis Pendanx est désormais un illustrateur incontournable dans le monde de la BD française.
Originaire de Dax, l’illustrateur — qui réside aujourd’hui dans le Bordelais —, a grandi passionné par le dessin. Enfant, il refait les cases de Tintin, réinvente les Astérix, reproduit les Lucky Luke, bref, il acquiert une maîtrise des classiques pour mieux s’en affranchir par la suite.
Etudiant, il fréquente l’Ecole Estienne d’Arts appliqué, obtient un BTS art Graphique à Toulouse puis intègre les Arts Déco de Paris. Au début des années 90, il effectue un service militaire de 15 mois dans la coopération au Bénin au Centre Culturel français de Cotonou (riche expérience qui permet au jeune homme d’organiser expositions, concerts et autres manifestations artistiques.) C’est là que naît son amour pour l’Afrique qui nourrira plusieurs de ses albums — dont Au bout du fleuve qui paraît en 2017 chez Futuropolis.
Revenu en France, il fait ses premiers pas dans la BD avec la publication de Diavolo le Solennel en 1991 sur un texte de Doug Headline. Chez Glénat, il collabore avec Camano, ou encorer avec Dieter et Le Tendre et publie une première série en quatre tomes : Labyrinthes. Il adapte également un polar d’Alain Brezault en trois opus, Les corruptibles.
Dans le même temps, il entame sa collaboration avec plusieurs magazines comme Casus belli, J’aime lire, Je bouquine, pour lesquels il illustre des ouvrages. Il entre ainsi dans l’univers des albums pour enfants et travaille aux décors en noirs et blancs du long métrage animé Corto Maltese.
Dès sa création, la maison d’édition Futuropolis accepte le projet Abdallahi, muri et scénarisé avec Christophe Dabtich et dont Jean-Denis Pendanx illustre superbement les planches. Cette fresque romano-historique narrant les incroyables pérégrinations du jeune explorateur français René Caillé est récompensée en 2006 aux Rendez-Vous de l’histoire de Blois.
La collaboration entre l’illustrateur et l’auteur se poursuit avec Jéronimus dont le premier tome sort en 2008. La BD croise les approches historiques et philosophiques, sur le naufrage du Batavia, navire de la Compagnie des Indes hollandaise, dont les survivants, isolés, ont élaboré un modèle original, fascinant et horrifiant de micro société totalitaire. Une occasion pour Jean-Denis de livrer des planches superbement colorisées et reconstituant finement les décors et costumes du XVIIe siècle. Le troisième tome de cette série est récompensé en 2012 par le Prix Mémoire de la mer de la Corderie Royale de Rochefort. Il illustre par la suite Svoboda (texte de Kris), ainsi queTsunami et le maître des Crocodiles sur des textes de Stéphane Piatzszek toujours chez Futuropolis.
En 2017, Jean-Denis Pendanx nous démontre une nouvelle fois qu’il a une maîtrise picturale remarquable en signant Au bout du fleuve dont il est l’illustrateur et l’auteur : une grande première. Il y représente un Ouest Africain au quotidien rude, loin des clichés. Avec une technique impeccable et un jeu de lumières et de couleurs, Jean-Denis Pendanx crée une ambiance envoutante qui nous emmène dans le monde de Kémi, un jeune garçon originaire d’un petit village Béninois qui se met en quête pour retrouver son frère jumeau jusqu’au Niger. À travers ce récit émouvant, il dépeint les ravages de l’exploitation occidentale sur la flore locale et sur les conditions de vie des habitants.
Association Etonnants Voyageurs